Depuis le début de l’année 2025, une nouvelle réglementation concernant les terrasses des commerces toulousains suscite l’inquiétude des commerçants. La mairie de Toulouse a par suite mis en place des conditions plus strictes pour l’obtention d’autorisations de terrasses, impactant particulièrement les petits établissements du centre-ville. Cette décision, perçue par certains comme une chasse aux terrasses, soulève des questions sur l’avenir économique de ces commerces.

Impact économique sur les petits commerces toulousains

Les petits commerces de bouche du centre-ville de Toulouse, souvent popularisés par les réseaux sociaux, se trouvent aujourd’hui face à un défi de taille. La nouvelle réglementation exige la présence d’assises intérieures pour obtenir une autorisation de terrasse. Cette mesure affecte particulièrement les établissements disposant de peu d’espace intérieur.

Voici les principales préoccupations des commerçants :

Une gérante d’une boutique de cookies de la rue des Tourneurs témoigne : « Les terrasses sont essentielles pour nos affaires. Les clients qui s’arrêtent consomment souvent plus qu’un simple produit, augmentant par voie de conséquence le panier moyen. » Cette commerçante envisage d’installer des chaises hautes et des mange-debout à l’intérieur, mais craint que cela n’encombre le passage dans sa boutique étroite.

Adaptation et défis pour les commerçants

Face à cette nouvelle réalité, les commerçants toulousains doivent faire preuve d’inventivité et d’adaptabilité. Certains, comme le gérant d’une pâtisserie de la rue du Taur, se trouvent dans une situation délicate. « Entre les files d’attente, les clients utilisant le micro-ondes et les livreurs, mon magasin est déjà bondé. Ajouter des assises intérieures semble impossible », explique-t-il.

Les commerçants craignent particulièrement :

  1. Une perte de visibilité pour leurs produits
  2. Une diminution de la clientèle spontanée
  3. Une baisse de l’attractivité de leur établissement
  4. Un impact négatif sur leur modèle économique

Le tableau suivant illustre les enjeux pour différents types de commerces :

Type de commerce Défi principal Solution envisagée
Pâtisserie Manque d’espace intérieur Réaménagement complet
Salon de thé Perte de clientèle estivale Extension des horaires
Boulangerie Baisse des ventes de boissons Diversification de l’offre

Position de la mairie de Toulouse

Christophe Alvès, conseiller municipal délégué en charge de l’occupation commerciale du domaine public, apporte des précisions sur cette mesure. Il souligne qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle réglementation, mais plutôt de l’application stricte d’une disposition préexistante.

« Cette disposition est réaffirmée dans l’article 1er du règlement des terrasses en vigueur, signé le 30 avril 2024 et élaboré en concertation avec les organisations syndicales », explique M. Alvès. La mairie de Toulouse considère cette évolution comme un « réajustement naturel » après plusieurs années marquées par la crise du Covid-19.

Selon la municipalité, cette mesure concerne une quinzaine d’établissements. Elle s’inscrit dans une volonté de :

Perspectives et enjeux pour l’avenir

La mise en application de cette réglementation soulève des questions sur l’avenir du paysage commercial toulousain. Si certains commerçants craignent une baisse significative de leur chiffre d’affaires, d’autres y voient une opportunité de repenser leur modèle économique.

Les enjeux pour la ville de Toulouse sont multiples :

  1. Maintenir l’attractivité du centre-ville
  2. Préserver la diversité commerciale
  3. Concilier les intérêts des commerçants et des résidents
  4. Adapter l’espace urbain aux nouvelles tendances de consommation

Cette situation pourrait encourager l’émergence de nouvelles formes de commerce et d’aménagement urbain. Les commerçants, les associations de quartier et la municipalité devront travailler de concert pour trouver des solutions innovantes, permettant de préserver à la fois le dynamisme économique et la qualité de vie dans la Ville rose.

Alors que le débat sur la « chasse aux terrasses » à Toulouse continue, il est clair que cette mesure aura des répercussions significatives sur le paysage commercial de la ville. L’équilibre entre la préservation de l’esprit convivial des terrasses toulousaines et la nécessité de réglementer l’espace public reste un défi majeur pour les années à venir.

Hary